3360 m (oui, déjà !) de haies ça s’entretient (13/04/2024)

Si vous suivez un peu de près les activités de notre ferme, il ne vous aura pas échappé que la renaturation de son espace est depuis le début de l’aventure une priorité. En janvier 2021, alors que la Ferme de Sarliève n’avait pas encore d’existence formelle, avec l’accord des propriétaires et de Jean-Paul, l’exploitant alors détenteur du bail agricole, nous plantions notre première haie: celle que nous appelons maintenant la “Haie Citoyenne”. Sur 600 mètres (dont 200 en dehors de notre parcellaire actuel), elle relie la rue de la Rasa à Cournon à l’”Espace Citoyen”, situé au coeur de la ferme. Au delà de ses diverses fonctions (biodiversité végétale et animale, coupe-vent, etc) , cette haie constitue, avec sa quarantaine d’espèces d’arbustes et d’arbres , et avec la rase, la roselière et la bande enherbée qui lui sont parallèles, un lieu idéal de découverte de la flore et de la faune d’un espace bocagé en plaine de Limagne. La haie citoyenne a déjà fière allure, comme ont pu l’apprécier sous le ciel bleu de cette matinée d’avril, les membres du Roseau venus pour un chantier consacré justement à l’entretien des haies.

La Haie Citoyenne au niveau de l’Espace Citoyen, délimité par sa barrière façon “ranch”. Au premier plan un hôtel à insectes. Le vieux Cournon au bout du chemin enherbé, à l’arrière plan.

Depuis janvier 2021, bien d’autres chantiers ont suivi et, à ce jour, le linéaire arboré planté sur la ferme atteint … 3360 mètres ! Il comporte des haies ayant des fonctions distinctes comme par exemple la “Haie Bouclier” qui à terme protégera partiellement des nuisances induites par l’autoroute ou bien la “Haie Noisette” qui - comme son nom l’indique - est exclusivement constituée de noisetiers.

La Haie Noisette et, dans son alignement au loin, la Haie Citoyenne : à elle deux, elles traversent la plaine, d’ouest en est, sur plus d’un kilomètre.

Ce matin c’est tout particulièrement cette “Haie Noisette”, composée de six variétés de noisetiers alignés sur deux rangs qui a fait l’objet de nos soins. Si nous sommes favorables, lorsque c’est possible, à un maximum de libre évolution des espaces en dehors de nos parcelles cultivées, le contrôle des plantes trop envahissantes est nécessaire. Et puis, pour que nos jeunes noisetiers produisent bientôt quelques fruits (c’est quand même le but recherché), ils ont parfois besoin d’un peu de soins. Une paire de bon gants et un peu d’effort physique suffisent pour faire un peu de place au pied de chaque arbre ! Jean-Claude nous convie à bien observer nos arbres, pour nous expliquer leur mode de croissance et, au passage, nous donne quelques conseils de taille. Mais à ce stade, pas de taille nécessaire, les sécateurs restent au repos.

La petite équipe est venue à bout de la haie en fin de matinée, juste à temps pour tirer le pique-nique des sacs.

Une équipe du Roseau, aux petits soins pour les noisetiers.

On le sait, l’ennemi de l’amateur de noisettes est un petit charançon, le balanin des noisettes (Curculio nucum pour les spécialistes), dont la larve apprécie les mêmes fruits. Pour s’en prémunir, il est bon de favoriser l’accueil de ses prédateurs. Dès lors, quelques tas de branches et de pierres, et quelques espaces dégagés favorables aux carabes qui consomment les larves de balanin seront les bienvenus aux abords des noisetiers, même si, pour l’heure, le petit coléoptère n’a pas montré le bout de son long “nez” incurvé. Si l’animal a une certaine élégance, nous ne sommes pas trop pressés de l’y rencontrer.

Le balanin des noisettes (cliché entomart-Wikimedia Commons)

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